Chris Whitley - Dislocation Blues '2006/2019
Artist | Chris Whitley Related artists |
Album name | Dislocation Blues |
Country | |
Date | 2006/2019 |
Genre | Blues |
Play time | 01:02:57 |
Format / Bitrate | Stereo 1420 Kbps
/ 44.1 kHz MP3 320 Kbps |
Media | CD |
Size | 144 / 364 mb |
Price | Download $2.95 |
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Tracklist --------- 01. Stagger Lee 02. Twelve Thousand Miles 03. When I Paint My Masterpiece 04. Rocket House 05. The Road Leads Down 06. Dislocation Blues 07. Forever In My Life 08. Velocity Girl 09. Ravenswood 10. Underground 11. Changing Of The Guard 12. Motion Bride 13. Hellhound On My Trail (Live From Sydney, Australia / April 2005) A laube des années 90, lorsque le diable Chris Whitley surgit de sa boite, le blues en est à son 656e ou 657e revival, on ne sait plus trop… Mais lui, cest pourtant différent. Une différence qui saute encore plus aux yeux, quelques semaines seulement après ce costard en sapin offert par un cancer des poumons… Réécouter sa grosse dizaine dalbums. Regarder posément ce visage émacié de Chet Baker filiforme aux airs de Vanessa Paradis. Fermer les yeux et repenser à ses concerts chamaniques. Des différences qui éloignent radicalement (si, si) Chris Whitley des Ben Harper, Kelly Joe Phelps, Alvin Youngblood Hart, Corey Harris et autres respectables taxidermistes de la note bleu. Lhomme est texan mais nomade avant tout. Comme sa musique. Jamais vissé dans un cabanon miteux du Delta du Mississippi. Whitley est né à Houston mais a rapidement enfilé les escales dès le plus jeune age. Le Vermont, le Mexique, New York et puis lEurope, Gand dabord, Dresde plus tard. La Vierge, il laurait vu, ou plutôt entendu, sur Dallas, le troisième titre du premier album de Johnny Winter. Ce slide fou furieux coulant du dobro de lalbinos, Chris Whitley le conservera dans ses gènes jusquà son dernier souffle… Sa rencontre avec Daniel Lanois au début des années 90 lui permet de décrocher un contrat avec Columbia et de mettre en boite Living With The Law. Et même si ce premier album de 1991 est fortement marqué par lempreinte ouatée du producteur québécois, Whitley y place déjà tous ses pions. Une plume sombrissime. Un jeu violent qui résonne dans toute la ferraille de sa National. Cette voix alternant talkin blues sincère, falseto divin, gémissement habité. Et cette impression dallure de marcheur du 10.000 mètres qui avance, avance, a beau trébucher, mais va jusquau bout. Pas grand chose ne peut larrêter… Quatre années sépareront ce premier disque de labrasif Din Of Ecstasy qui sort en 1995. Le grunge est en tête de gondole et ceux qui ont encensé Living With The Law qualifient rapidement dopportuniste ce deuxième album ouvertement rocknroll, bruyant, lancinant comme du Soundgarden sous Lexomile. Le format des compositions et leurs refrains aguicheurs interpellent quelque peu… Bref, on est à deux doigts de faire à Chris Whitley le coup de Dylan virant électrique en 66. Mais deux ans plus tard, Terra Incognita rassure ses fidèles en fusionnant les deux premiers opus. Pourtant, notre homme na pas encore composé ses pièces les plus à vif. Et lhabillage semble étouffer le vrai malin qui sommeille en lui. Cest seul, avec sa quincaillerie de toujours (dobro, guitare, banjo) quil sattaque à Dirt Floor en 1998. Et cette nudité transcende clairement sa prose de conteur de maux mais surtout la structure même de sa musique. Rien à voir avec un retour vers une quelconque authenticité. Whitley na en effet pas besoin de ça, il na jamais trahi son art. Ce court album redonne juste davantage dintensité à ses histoires tordues et à son organe élastique quon ne célèbre guère assez. Avec un dépouillement similaire, un enregistrement public est mis en boite à Chicago lété suivant. Ce Live At Martyrs compile parfaitement le temps écoulé dans un écrin brut et sans chichi. Et plutôt que dimplorer les fantômes de Lightnin Hopkins et Robert Johnson, Whitley samuse à grimer… The Model de Kraftwerk! Les reprises seront dailleurs au centre de Perfect Day sur lequel il sentoure de la rythmique de Chris Wood et Billy Martin (du trio frappadingue Medeski Martin & Wood). Dylan ouvre et referme ce recueil qui déshabille puis désosse également les Doors, Muddy Waters, Robert Johnson, Willie Dixon, Hendrix, Lou Reed et quelques autres. Le cliché de la substantifique moelle est magnifié. Simples relectures? Non. Whitley sapproprie toutes ces pièces quil ficelle de sa slide hypnotique, Martin & Wood ponctuant juste avec classe et retenue. Et puisque complexe et en perpétuelle remise en cause, il plongera ensuite les tables de sa loi dans des saveurs électroniques, soul ou world avec Rocket House, ultime fourre-tout avant une dernière ligne droite qui lui ressemble davantage: feutré Hotel Vast Horizon, furieux War Crime Blues, solitaire Weed et riche Soft Dangerous Shore. War Crime Blues est peut-être un bon condensé de Chris Whitley. Sur cette incantation des plus crue, lhéritier des fantômes du Mississippi passés par la case punk (il reprend Lou Reed et les Clash) sencombre du néant. Brutal. Une prise, une seule. Des déflagrations virant à latmosphérique, jamais au new-age. David Fricke a écrit dans Rolling Stone que Whitley se trouvait quelque part entre le Robert Johnson de 1936 et la solitude douloureuse du Nick Drake de Pink Moon. Où quil soit, et puisque que ça nest plus sur terre, le Texan est enfin paré pour être apprécié à sa juste valeur. Car mortes et enterrées, les légendes grandissent toujours malheureusement beaucoup plus vite...
Related artists
Chris Whitley
Album
- 2008 On Air
- 2006/2019 Dislocation Blues
- 2005 Soft Dangerous Shores
- 2004 War Crime Blues
- 2003 Hotel Vast Horizon
- 2001-2005 Rocket House / Weed / Soft Dangerous Shores
- 2001 Rocket House
- 2000 Perfect Day
- 1998 Dirt Floor
- 1997 Terra Incognita
- 1995 Din Of Ecstasy
- 1991 Living With The Law [2]
Compilation
Live album