Mamani Keita - Gagner largent français '2011

Artist | Mamani Keita Related artists |
Album name | Gagner largent français |
Country | |
Date | 2011 |
Genre | |
Play time | 44:34 |
Format / Bitrate | Stereo 1420 Kbps
/ 44.1 kHz MP3 320 Kbps |
Media | CD |
Size | 278 MB |
Price | Download $2.95 |
Order this album and it will be available for purchase and further download within 12 hours
Pre-order album
Tracks list
Au Mali la tradition interdit à ceux qui portent le nom royal de Keita de chanter ou de jouer dun instrument. Heureusement, il y a des exceptions. Mamani Keita en est une qui, dancienne chanteuse dun autre Keita en rupture de caste (Salif), est en passe de devenir lune des principales ambassadrices de la modernité musicale africaine. Gagner lArgent Français, son troisième album est le plus rock, le plus électrique à ce jour. Celui où elle prend le plus de risques. Il révèle intégralement une personnalité forte, passionnée, insoumise, une voix rebelle dont la part mandingue se débride au contact dun univers sonore aussi inventif quhétéroclite conçu par Nicolas Repac, guitariste et arrangeur connu pour sa collaboration au long cours avec Arthur H. Mamani Assitan Keita est née à Bamako. Elle na pas connu son père et perdra sa mère à lâge de 13 ans. Sa grand-mère maternelle, Babinesitan Traoré, qui la élevée, fut la première à remarquer ses talents alors que la fillette chantonnait en allant chercher de leau au puits. Laïeule aurait dit alors : « Celle là , elle va faire sa vie dans laventure ». Aussitôt Mamani la prend au mot et sinscrit à la Biennale artistique annuelle où concourent troupes de danse et ensembles musicaux représentant les différents quartiers de la ville. Lauréate du prix de la meilleure soliste de la commune de Bamako, elle est engagée comme choriste au sein du Badema National prestigieuse formation où figure Kassémady Diabaté, voix parmi les plus pures dAfrique de lOuest. Puis cest Salif Keita qui la remarque et lembarque avec lui à Paris à la fin des années 80. Elle a 17 ans, na jamais été à lécole, ne parle pas un mot de français. Pendant 7 ans, elle ne dispose daucun papier et vit sur le qui vive. Le moindre bruit derrière la porte linquiète. De peur dun contrôle, son coeur saccélère à chaque coude que fait un couloir du métro. Pourtant linstinct de survie et lambition sont les plus forts. La naissance de sa fille, quelle élève seule, ajoute un impératif à la nécessité de sen sortir. Se faisant elle collabore à plusieurs projets fusionnels dont un avec le groupe Tama (Realworld). Sa rencontre avec le musicien rock Marc Minelli lui fait alors franchir un pas décisif. En sa compagnie, elle enregistre lalbum Electro Bamako où, autodidacte transgressive, elle dispose de sa langue maternelle, le bambara, et de son héritage mandingue comme elle lentend. Aussi ingénue que déterminée, elle se prête sans réticence à lhabillage jazz ou à la mise electro de chansons qui conservent toutefois leur essence africaine. En 2006 cest avec la même insouciance, le même culot quelle se glisse dans les arrangements sur mesure de Nicolas Repac. Ce sera Yelema, son second disque, le premier pour le label Nø Førmat! où sinterpénètrent instruments traditionnels et programmations. Reflet dune identité devenue composite, la chanteuse y laisse sexprimer un coeur de femme africaine, amoureux, en colère, ému par le sort des orphelins, vaillant face à ladversité. A propos de sa voix, Nicolas Repac dit quelle exprime « une douceur taillée dans le roc ». Mais ajoute ignorer toujours si cette voix appartient « à une gamine de 16 ans ou à une femme de 80 ». Cette ambiguïté, cette dimension à la fois ancestrale et juvénile en fascine plus dun(e). Comme laméricaine Dee Dee Bridgewater qui linvite en 2007 à participer à lalbum Red Earth (A Malian Journey) puis lemmène pour une longue tournée mondiale. Au gré des moments creux de ce périple, Mamani conçoit les chansons de Gagner lArgent Français, que va finaliser avec elle le guitariste Djeli Moussa Kouyaté. Les titres faisant ensuite lobjet dun minutieux montage sonore où sexerce limagination poétique de Nicolas Repac. Certains présentent une assise rock (Sinikan, Gagner lArgent Français) avec tapis de guitares et rythmique binaire. Dautres nous font pénétrer dans la ronde hypnotique du dub (Massigui) ou la percutante paraphrase de lafro beat (Konia). Les instruments traditionnels mandingues, -ngoni, kora, monocorde-, viennent à la rencontre de samples et de programmations mondialisées, clarinette klezmer, luth chinois, cordes classiques. Au final ce pourrait être un de ces jardins exotiques où les magnolias font de lombre aux fougères, où le cactus emmerde le rhododendron, où la confusion règne. Ce nest quharmonie, respect et aventure avec des perspectives qui se déplacent à mesure que les morceaux progressent, des ponts suspendus qui font passer dun monde à lautre sans à coups, de la savane à une merveilleuse brocante de sons, dun chant de village à une vieille rengaine année 30. Cest dans cet environnement étonnant, audacieux, libre de toute orthodoxie, mais pourtant très cohérent que Mamani Keita affirme fièrement, farouchement, une indépendance quelle a chèrement acquise. Quelle parle de sa vie, de ses déboires, de ses victoires, quelle distribue les sagesses comme laïeule et les romances comme la jeune fille allant cherchant leau du puits. 01 - Gagner largent français (Radio Edit) 02 - Demissen Koulou 03 - Doussou 04 - Sinikan 05 - Nenibali 06 - Massigui 07 - Konia 08 - Waleya 09 - Douba 10 - Siya