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2024 0-9 z y x w v u t s r q p o n m l k j i h g f e d c b a

Vladimir Cosma - Les aventures de Rabbi Jacob (Bande originale du film / Album original 1973) '2019

Les aventures de Rabbi Jacob (Bande originale du film / Album original 1973)
ArtistVladimir Cosma Related artists
Album name Les aventures de Rabbi Jacob (Bande originale du film / Album original 1973)
Country
Date 2019
GenreSoundtrack
Play time 38:06 min
Format / Bitrate Stereo 1420 Kbps / 44.1 kHz
MP3 320 Kbps
Media CD
Size 97; 278 MB
PriceDownload $2.95
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Tracks list

« Sans avoir reçu d’éducation religieuse, j’ai passé
ma vie à hésiter entre des élans de foi irrésistibles et des
périodes de scepticisme absolu. Cet embrouillamini mental m’a sans
doute conduit à réaliser Les Aventures de Rabbi Jacob, synthèse de
trois religions, juive, catholique et musulmane. Le pari était risqué,
surtout traité sur le mode comique, mais c’est certainement le film
qui représente le mieux mes croyances, mes craintes, mes incertitudes. »
Voilà la place que le cinéaste Gérard Oury, au crépuscule de sa vie,
donne à Rabbi Jacob dans son livre de souvenirs Ma grande vadrouille.
Après le ton moliéresque de La Folie des grandeurs, parabole sur le
pouvoir à tout prix et le rapport maître / valet, Rabbi Jacob fait encore
monter d’un cran les ambitions du metteur en scène : les tribulations
de Victor Pivert, industriel irascible et xénophobe, contraint à se
déguiser en rabbin, trament un message de fraternité, d’ouverture
d’esprit, qui culmine dans la poignée de main judéo-arabe entre les
personnages de Slimane et Salomon. « De toutes nos aventures partagées,
ça a été peut-être le scénario le plus complexe à élaborer,
résume Danièle Thompson, à la fois fille et co-auteur du cinéaste.
L’écriture a été pleine de pannes, de questions,
d’accidents de parcours. Rien n’en transparaît à
l’écran, heureusement. Quand un film est réussi, tout semble
facile, fluide et évident. » Après une collaboration de trois films
avec Georges Delerue, Gérard Oury a fait le pari (réussi) de confier la
bande originale de La Folie des grandeurs à Michel Polnareff, génial
électron libre de la pop française. Avec Rabbi Jacob, en 1973, un autre
compositeur du nouveau monde va investir son cinéma. Il s’appelle
Vladimir Cosma, il a trente-trois ans. L’année précédente, sa
partition insolite pour Le Grand blond avec une chaussure noire est quasiment
entrée de plein-pied dans la mémoire collective. Il vient de mettre en
musique l’unique long-métrage écrit et interprété en vedette
par Raymond Devos, La Raison du plus fou, réalisé par François
Reichenbach, l’un des proches de Gérard Oury. « J’avais
une confiance aveugle et totale dans le goût musical de François, se
souvenait le cinéaste. Il est le premier à m’avoir parlé de
Vladimir. Voilà comment, un jour de tournage à Orly, j’ai vu
débarquer un jeune garçon dégarni, un peu timide, à l’accent
slave. » Gérard Oury lui demande d’emblée une maquette pour
une séquence décisive, celle de la danse hassidique. La commande a
également été passée à d’autres musiciens, à la
façon d’un appel d’offre. « Mon unique contrainte a
été de respecter la chorégraphie déjà établie par le groupe
Kol Aviv, précise Vladimir Cosma. Oury a apprécié mon travail et
m’a aussitôt demandé de lui faire une proposition de thème
principal. Quand je le lui ai soumis au piano, il m’a spontanément
emmené au studio de Boulogne-Billancourt afin de connaître la réaction
de de Funès. Car ce dernier était pianiste et s’intéressait de
près à la musique. Voilà comment je me suis retrouvé dans un recoin
d’un plateau, au-dessus d’un vieux piano-bastringue, évidemment
impressionné face à la vedette de mon adolescence ! C’est la seule
fois de ma carrière où j’ai du convaincre l’acteur
principal, et pas seulement le metteur en scène. De Funès m’a
témoigné beaucoup d’enthousiasme, après quoi il est venu chez
moi, à Garches, pour bien mettre au point les mouvements de la
chorégraphie par rapport à la musique. Professionnellement, il se
comportait comme un éternel élève, avec beaucoup de modestie,
d’acharnement. Dans la vie, il n’avait rien d’un amuseur,
d’un pitre. C’était un monsieur très sérieux, conscient
de l’extrême rigueur que nécessite la comédie. Il voulait
toujours apprendre, se perfectionner, ne rien laisser au hasard. Devant ses
films, certaines personnes pensent que son jeu, ses expressions, ses effets
gestuels sont à moitié improvisés. Alors qu’en fait, surtout
avec Gérard Oury, il s’agit du résultat d’un long travail
d’invention, de répétition, de mise en place. » En
métissant le folklore juif avec des rythmiques modernes, en signant un
thème d’amour bouleversant de lyrisme (Coup de foudre), Vladimir Cosma
révèle la métamorphose du cinéma de Gérard Oury : en dix ans, le
ton mi-vaudeville, mi-burlesque du Corniaud s’est mué en comédie
humaniste. L’enchevêtrement virtuose des quiproquos, grimaces
paroxystiques, travestissements hirsutes, bagarres dans le chewing-gum ne
détourne pas le film de l’essentiel : Rabbi Jacob, c’est
d’abord un plaidoyer pour la tolérance. Ce message-là passe aussi
par l’altitude, la générosité d’inspiration de la
partition. En découvrant le film mixé, en octobre 1973, de Funès
écrit à Cosma : « Je viens de voir Rabbi Jacob. Votre musique est un
chef d’œuvre. Qui vous amène les larmes. Merci pour le cœur
que vous avez mis dedans. » A la sortie, les tensions nées de la guerre
du Kippour n’empêchent pas un tsunami d’entrées au
box-office, plusieurs semaines d’affilée. Paradoxalement, dans la
collaboration Oury-de Funès, Rabbi Jacob marque à la fois un sommet et un
adieu. Victime d’un double infarctus au printemps 1975, l’acteur
pyrotechnique ne tournera plus jamais avec son cinéaste d’élection.
Une décade prodigieuse se referme. Vladimir Cosma, lui, retrouvera
séparément un de Funès moins survolté (sur deux opus de Claude Zidi)
et Gérard Oury pour cinq autres films, dont Le Coup du parapluie et
L’As des as. Cinquante ans plus tard, les enfants du XXI ème siècle
continuent de regarder Rabbi Jacob au présent. Sa puissance de feu, ses
valeurs d’humanité et de paix n’ont rien perdu de leur
actualité. Comme un écho, à travers le temps, à la confession de
Louis de Funès en 1973 : « Moi aussi, avant ce film, j’avais
quelques préjugés. Cette histoire m’a changé, elle m’a
décrassé l’âme. »
Stéphane Lerouge

Tracklist:
01. Vladimir Cosma - Rabbi Jacob (BOF Les aventures de Rabbi Jacob) (2:42)
02. Vladimir Cosma - Coup de foudre (BOF Les aventures de Rabbi Jacob) (2:56)
03. Vladimir Cosma - Crazy Soldiers (BOF Les aventures de Rabbi Jacob) (2:36)
04. Vladimir Cosma - Slimane et les maramouches (BOF Les aventures de Rabbi
Jacob) (1:27)
05. Vladimir Cosma - Fête rue des Rosiers (BOF Les aventures de Rabbi Jacob)
(1:47)
06. Vladimir Cosma - Mariage noir et blanc (BOF Les aventures de Rabbi Jacob)
(1:48)
07. Vladimir Cosma - La police avec nous (BOF Les aventures de Rabbi Jacob)
(1:30)
08. Vladimir Cosma - Hannah la rousse (BOF Les aventures de Rabbi Jacob) (1:00)
09. Vladimir Cosma - La Cadillac en folie (BOF Les aventures de Rabbi Jacob)
(1:04)
10. Vladimir Cosma - La danse des jeunes hassidiques (BOF Les aventures de Rabbi
Jacob) (4:20)
11. Vladimir Cosma - Motocross rue de Rivoli (BOF Les aventures de Rabbi Jacob)
(1:49)
12. Vladimir Cosma - Un poltron dans la nuit (BOF Les aventures de Rabbi Jacob)
(2:38)
13. Vladimir Cosma - Tzipe, la gentille marieuse (BOF Les aventures de Rabbi
Jacob) (2:07)
14. Vladimir Cosma - Bagarre dans le chewing-gum (BOF Les aventures de Rabbi
Jacob) (1:57)
15. Vladimir Cosma - Rabbi Jacob et sa famille (BOF Les aventures de Rabbi
Jacob) (1:45)
16. Vladimir Cosma - Cest ça la France (BOF Les aventures de Rabbi Jacob)
(1:38)
17. Vladimir Cosma - Épilogue (BOF Les aventures de Rabbi Jacob) (2:12)
18. Hubert Rostaing - Rabbi Jacob (Version alternative) (2:49)